Petite, on ne se rend pas toujours compte de ce qu'il nous arrive, c'est souvent plus tard, à l'âge adulte qu'on sait que c'est arrivé pour tel et telle raison, et évidemment, c'est toujours trop tard pour demander pardon ou essayer d'effacer ses souvenirs. Dans mon cas, dès le début de l'adolescence, j'ai su que c'était pour y aller en empirant. Je vous explique pourquoi.
Dès ma naissance, on ne voulait pas de moi. Mes parents m'ont de suite faite adoptée par une famille qui semblait correct à leurs yeux. Correct ou non, ce n'est pas la question, c'est le fait de se faire abandonné par sa propre lignée ! Vous vous imaginez ce que j'ai pu ressentir lorsqu'on m'a dit que j'étais adoptée, qu'ils n'étaient pas mes vrais parents. Seule est le mot qui ressort le plus, mais est encore faible côté signification. Je dis juste, comment des parents peuvent faire ça à leur enfant. Même un bref instant, ils ont dû me regarder, non ? Comment peuvent-ils me juger sans même me connaître un minimum ? Bref, dû à tout cela, jamais je n'ai voulu en connaître sur eux. Je ne connais que leurs noms, rien de plus. Je ne sais même pas où ils habitent.

Mes premiers parents adoptifs habitaient dans la ville voisine de Mystic Falls, donc j'ai toujours été du coin, à savoir un peu ce qui se tramait. Bon, je ne me souviens pas trop comment était ma vie avec mes premiers parents. Tout ce que je me souviens, c'est que j'étais leur unique enfant et qu'il essayait d'en avoir un qui venait d'eux-mêmes. Alors, comme j'étais leur unique, ils n'étaient pas sur de comment m'éduquer, mais au moins, ils m'aidaient pour les devoirs d'école. C'était déjà un bon début. Cependant, quand ils ont su qu'ils étaient pour avoir un enfant, un miracle comme ils disaient, je n'étais plus rien. Étant petite, je n'en fis pas un plat, je ne savais pas trop ce qui se passait. Avant même que leur bébé biologique naisse, ils m'ont placé dans une nouvelle famille.

Dans ma tête d'enfant, j'ai cru qu'il était normal de faire cela à une fille de six ans. Donc j'ai dû me familiariser avec ma nouvelle famille, qui eux, avait déjà un enfant, un garçon du même âge que moi, donc on s'est retrouvé dans la même classe à la petite école. Quand j'eux neuf ans, les jeunes de notre âge commençait à dire des sottises à notre sujet, dû à cela, la tension se ramenait à la maison. Dans les derniers temps, Matthew, le garçon, et moi se chamaillons quasi tous les jours. Comme si c'était suffisant comme raison, devinez ce qu'il s'est passé ? Et oui, change encore de famille d'accueil. Pendant un an, j'ai été dans un centre pour enfant, comme aucune famille ne voulait de moi.

Un jour, alors que j'avais presque onze ans, on m'accueille dans une famille. Paraît que ce n'est pas la première fois qu'ils adoptent des jeunes de mon âge. Savoir cela ne veut rien dire du tout. Tout de suite, ils ont vu que j'étais du genre solitaire, qui aimait plus ou moins la compagnie d'autrui. C'est vrai. Je me dis que si je dois changer à nouveau de famille, mieux vaut ne pas s'attacher. Et puis, constamment, je ressens quelque chose au fond de moi sans savoir ce que c'était. Un mystère. Au High School, je gardais mes distances, je ne connaissais personnes, peut-être quelques visages familiers, mais rien de plus. Au fil du temps, comme j'étais seule, j'étais la cible des gens. Mes parents adoptifs voulaient que je leur en parle ou que j'aie rencontré un psychologue, mais ce n'est pas eu qui vont régler mes problèmes.

La deuxième année. Un nouveau était inscrit à l'école de Mystic Falls. Nous étions dans la même classe. Parfois, nous devions faire des travaux d'équipe. Je voulais toujours être seule, c'était plus simple, mais la première fois, Joseph est venu à ma rencontre et m'a proposé de se mettre ensemble pour le projet. J'ai pas refusé. Peut-être que les autres arrêteraient leurs injures envers moi, c'est ce que je me suis dite. Je ne dirais pas que ça a accroché tout de suite avec Joseph, mais avec le temps, je commençais à me sentir bien, en confiance pour la première fois de ma vie. À force de passer du temps ensemble, on est devenu des amis. Il m'aidait à traverser cette épreuve quant aux menaces des autres élèves.

Cependant, un jour qu'il n'allait pas bien, il était resté chez lui à se reposer, un mec en a profité pour venir me rabaisser comme à son habitude. Nous étions dans les escaliers. Il me fatiguait au plus haut point, j'en avais marre de me faire traiter ainsi. Ce petit truc à l'intérieur me disait de le pousser, ce que je fis. Je le regardai débouler les escaliers, finissant sa chute, inerte sur le sol. J'affichai un sourire en coin jusqu'à ce que je sente une douleur vive. Je couru dans un endroit où personne n'a l'habitude d'aller. Dans le miroir, je vis des crocs se former dans ma bouche, mes os craquaient de partout, mes yeux changeaient de forme. Je ne savais pas ce qu'il m'arrivait. Je partis dans le bois qui était tout près de l'école et finit par me transformer en une bête. […]

Le lendemain, je m'étais retrouvée dans un lit douillet. J'ouvris les yeux et vis Joseph. Je remarquai que je portais ses vêtements. Évidemment, il vit bien que j'avais un air remplis de questions. Il m'expliqua ce qu'il a dû m'arriver. Je ne pouvais y croire, croire que j'étais un loup-garou. Il me détailla ce qu'il était pour arriver chaque soir de pleine lune.

- Comment sais-tu tout cela ?
- Comme j'ai découvert ton secret, je peux bien te montrer le mien, mais t'inquiète, n'aie pas peur.

J'hochai la tête pour lui dire que je resterai et qu'il n'avait pas à craindre de son secret, que je ne divulguerai rien à personne. C'est alors que je vis des crocs apparaître, ses yeux changé de couleur et vis ses veines près de ses yeux, comme s'il y avait un surplus de sang à cet endroit. Je fus surprise sur le coup, et Joseph m'expliqua alors ce qu'il était. Tout s'éclairci dans ma tête, les meurtres non-résolu dans les environs, les moments que j'avais envie d'arracher la tête des gens autour de moi. Maintenant, il suffisait de vivre avec ce fardeau et de trouver une excuse les soirs de pleine lune.

À partir de ce moment-là, nous nous entraidons, lui pendant les pleines lunes pour moi, et moi, tous les jours pour lui, c'était plus facile à gérer. Nous passions le plus clair de notre temps ensemble. À force de s'entraider, on oublie ce que les gens murmurent à notre sujet. Les années d'études passaient plus vite ainsi. Si nous devions croire tout ce qu'ils disaient sur nous et qu'on se laisserait faire sans rien dire, le temps aurait été affreusement interminable.

Honnêtement, pendant un moment, je me posais des questions sur ce que je ressentais envers Joseph, car j'étais facilement jalouse lorsqu'il était en présence de la gente féminine, mais je laissais cela de côté, de peur de perdre mon amitié envers lui. Dans la dernière année, plutôt vers la fin, tout était différent. Lui, étant un homme avec des besoins, il rencontre des jeunes filles et fait des sorties avec elles. À cette étape, je n'avais vraiment pas envie de le perdre.

Finalement, l'après-bal se fit chez un élève de l'école qui possédait une grande maison, assez pour accueillir les finissants. Évidemment, Joseph emmena une demoiselle à cette soirée. Enragée de l'intérieur, je bus de l'alcool et m'amusa le plus possible de mon côté en gardant un œil sur eux. Je vis Joseph en profiter aussi de son côté. Alors que la soirée était bien arrosée, je murmurai à Joseph, comme il avait une bonne ouïe.

- J'ai besoin de te parler, on se rejoint dans la chambre du haut ?

Au loin, il hocha la tête et s'y rendit de suite, ce que je fis aussi.

- De quoi voulais-tu me parler ?
- Tu m'as bien dit un jour que je pouvais être honnête envers toi et que tu ne te fâcheras pas quoi qu'il arrive ?
- C'est exact. Qu'est-ce que tu as ?
- Est-ce que je compte pour toi ?
- Bien sûr que si, pourquoi cette question ?
- Parce que je te sens loin Joseph ! Avant on passait tout notre temps ensemble, mais maintenant, tu ne traînes qu'avec des nanas. Tu le sais que j'ai besoin de toi pour passer au travers.
- Mais je suis toujours là Leila, t'as pas à t'inquiété !

Je m'approchai de lui jusqu'à ce que le mur derrière lui l'empêche de reculer d'avantage.

- T'en est sur ?
- Oui ! Promis, je serai toujours là.

Mes yeux se remplissent de larme. Je ne savais pas pourquoi, mais j'avais envie qu'il souffre comme je souffre de son absence. La bête à l'intérieur de moi me dit de le mordre au cou, ce que je ne pus m'empêcher de faire. Il eut affreusement mal. Il me jeta un regard et partit par la fenêtre me laissant seule dans la chambre. Je descendis continuer la fête, mais au bout de quelques temps, je trouvais le temps long. Je partis et allai à la maison de Joseph, de m'excuser de mon comportement, seulement parce que j'étais jalouse. Je cogne à sa porte et sa mère répond. Elle me dit qu'il n'allait pas bien et lui expliquai que j'avais vraiment besoin d'aller le voir. Elle me laissa entrer. Je vis Joseph dans un piteux état. Avant de prononcer quoi que ce soit, il prit la parole.

- Je me suis informé, la morsure des loups-garous sur les vampires est mortelle.
- Je ne savais vraiment pas Joseph ! Je suis vraiment désolée !
- Même avec tes excuses, ça ne me ramènera pas la santé Leila. Je vais mourir, tu vas devoir l'accepter.

Je m'agenouillai à côté de son lit, en pleure. Je me sentais stupide d'avoir fait cela. À cause de ça, je vais perdre un ami. Il me demanda de rester à ses côtés, qu'il ne voulait personne d'autre à ses côtés. Il me demanda d'inventer une excuse pour son entourage ainsi qu'à l'école. Au bout d'un moment, je le vis perdre la tête, ses envies meurtrières prenaient le dessus. J'essayais de la calmer le plus possible, mais au final, le résultat resta le même. Mais il ne voulait pas mourir de cette blessure. Il m'a demandé d'arrêté ses souffrances. Il a finit par me convaincre et se fit une histoire en tête pour terminer cela en beauté.

Les jours suivants étaient difficiles, je l'avoue. Je redevins celle que j'étais. Un certain homme, nommé Klaus, vint à ma rencontre me proposer de me transformer en hybride. Il m'expliqua que ma vie serait plus facile comme ça. Après un certain temps, j'acceptai son offre, c'était dur de refuser. Il me proposa surtout une famille sur laquelle me fier, que je n'aurai plus à souffrir de mes transformations.

Six ans plus tard, six ans après la mort de mon unique ami, je me retrouve professeur de sport au lycée, ainsi je peux me joindre aux élèves et je n'aurai pas à m'expliquer à qui que ce soit. Je n'avais pas une vie parfaite, mais au moins, je pouvais suivre mes désirs et les accomplir sans avoir peur d'être abandonné par la famille.