Une enfance un peu gâchée :Je suis un enfant simple, assez grand malgré tout, et pas mal sec, pas vraiment musclé. Un garçon simple en apparence me direz vous, mais du haut de mes 12ans, j'en bave. Ma journée finit, j'entame le long trajet pour rentrer chez moi, d'un pas un peu lent et peu décidé. Le chemin pour rentrer est le seul moment ou les inquiétudes du collège et de la maison sont séparées, complètement éloignées. Passant le pas de ma porte, je déglutis, l'air attentif.
-Liam, bouges ton cul et arrives ! J'ai besoin de toi merdeux.C'est avec un léger sursaut que je me précipite vers lui, il est dans la cuisine, face à l'évier, il nettoie quelques assiettes.
-Vas enfiler ce qui est sur la table, je t’emmène quelque part.Je regarde le short, le débardeur et les baskets, mais je ne discute pas, me changeant rapidement. Une fois la vaisselle finie, l'homme que je peux appeler ''père'' seulement par les liens du sang, me conduit en voiture jusqu'à un club de boxe, alors que je n'en ai jamais fait et que je m'en fiche un peu. Il m'accompagne à l'intérieur, là où on me refile des gants rouge sang. Je regarde mon père discuter avec l'homme qui semble être l’entraîneur, comme s'ils étaient de vieux amis. Mon père parle de m'endurcir et sans que je ne puisse comprendre ce qu'il se passe autour de moi, je me retrouve sur le ring, face à un mec qui doit faire le double de mon poids et deux têtes de plus que moi. J'écarquille les yeux et reste paralysé quand la petite cloche résonne. Il fait deux pas vers moi et m'envoie un crochet dans l'estomac. Je n'ai pas eu le courage de frapper, ni de fuir, c'est là que mon corps tout entier, après ce coup, pourtant simple mais puissant, chute lourdement à genoux. L'air me manque alors que j'entends mon père râler et gueuler à côté. Je pose une main à terre et force pour me relever, tournant la tête vers mon adversaire mais ... Je n'ai le temps que de sentir une légère brise, que son coup me heurte en plein visage.
C'est le noir total ...
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8 ans ... Je joue avec mon bâton de bois, frappant contre l'arbre du jardin, imaginant qu'il s'agit d'un méchant dragon prêt à balayer ma maison, luttant face à lui comme un guerrier courageux. Soudain, des sirènes de police retentissent à l'autre bout de la rue. Je lâche mon jouet passager et cours jusqu'au trottoir, un franc sourire aux lèvres en voyant ces hommes d'autorité. Soudain, les deux voitures s'arrêtent devant moi, brisant mon sourire en un seul instant. L'une d'elle en crachant deux agents, l'autre trois. Sortant leurs armes en braillant je ne sais quoi, ils se précipitent à ma porte. Ils l'enfoncent et entrent, alors que j'entends les premiers cris de surprise de ma mère, mon père en sort menotté. Ma mère s'empresse de me rejoindre en insultant plus ou moins les agents, leur grondant que la douceur existe et qu'ils auraient put épargner ça à ma vue. Moi, je ne l'écoute même pas, le regard presque vide fixait à mon père, incapable de bouger...
Ce jour là, où ils ont conduit mon père loin de moi, c'est sans doute la première fois où j'avais été paralysé par la peur.
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J'ouvre lentement les yeux, ou plutôt un seul. Mon père riant de bon cœur avec mon adversaire juste à côté de moi. Qu'il m'ai mit K.O ne semble pas l'inquiéter plus que ça. Après un peu de temps, j’émerge pleinement, la joue me brûlant atrocement, la lèvre enflée. C'était mon premier combat ... Mais surement pas le dernier.
De l'adolescent à l'homme, sans l'avoir vraiment voulut : Un coup, deux coups, un sourire satisfait, un uppercut, un cri de victoire, poings levés vers le ciel. Le regard fauve et sauvage, il est fier. Les muscles bandés, il provoque le garçon à terre, ne le frappant pas d'avantage, le nez déjà en sang, les abdos se contractants sans raisons à part l'épuisement, le gosse à terre semble vaincu. Je suis là, tellement changé, presque violent et sanglant. Je descend du ring une fois que l'on annonce ma proie battue et ne lui tends même pas la main en guise d'aide, je laisse les soigneurs se démerder avec mon travail. Le mioche que j'étais autre fois, est bien mort, disparut et enterré au fond de mon âme. Je regarde mon père, silencieux. Pourquoi est-il si froid ? Il devrait être fier. J'ai travaillé dur, j'ai tellement travaillé la boxe autant dans la théorie que dans la pratique que je peux presque visualiser le coup de mon adversaire avant qu'il ne l'exécute et tout ça, grâce au mouvement de ses muscles qui roulent sous sa peau. [/justify][justify]
- Tu vois quand tu veux, fainéant.- Tssss... vas-y me saoule pas. Depuis quand j'ai pas perdu un combat hein ? - On rentre.Il fait demi tour alors que je le fusil du regard. Bien, il aura de l'estime pour moi quand je le battrai lui.
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Je m'empresse d'aller sous la douche, laissant le flot presque brûlant inonder mon corps en sueur, le détendant doucement, alors que je recommence à me torturer l'esprit. Mon fidèle ami est partit, sans raisons ni explications, m'abandonnant comme un chien aurait été lâché par un chasseur le jour où il ne sait plus débusquer un lapin. Heureusement, Marine, elle, est restée près de moi. Un sourire aux lèvres en pensant à elle, je me lave les cheveux doucement, lorsque plusieurs coups ravagent la porte.
- Bouges toi, l'eau c'est pas gratuit ! Serrant les dents, fronçant les sourcils d'un air indigné comme toujours comme je le suis vraiment, j'attrape l'une des bouteille de gel douche et la balance avec violence sur la porte.
- Merde casses toi j'ai bientôt fini ! Mon père ... Un jour je lui hurlerais toute la vérité. Mais pour l'instant, je vais rejoindre Marine pour une nuit ensemble.
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Allongé, bras sous la tête, je rêvasse, la nuit m'enveloppant sans que je ne m'en soucis. Soudain, mon nom fut hurlé, un sourire épanoui vint illuminé mon visage alors que je me redresse, la regardant avec un oeil pétillant. Je me relève et la rejoins en courant, m'arrêtant juste devant elle alors que je la saisis par les hanches pour la soulever et la faire tourner, la relâchant ensuite pour l'embrasser avec amour et envie, ma main glissant sans la moindre discrétion le long de son corps si fragile que je peux briser d'une simple étreinte j'en suis certain. Qu'elle est belle. Qu'est-ce que je ferais sans elle ? Je glisse ma main dans la sienne, alors que l'on commence à se balader l'un contre l'autre. Nous avons tous deux fait le mur pour nous rejoindre, du haut de nos dix huit ans, nous ne pouvons nous fréquenter qu'ainsi cachés.
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Je tiens sa main dans la mienne, le cœur battant à vive allure, arpentant cette ruelle sombre avec un petit rire quand je la vois se lover contre moi lorsque la peur lui prend face à ce tableau si obscure. Cette période de la ''journée'' n'est pas le plus romantique qui existe, mais c'est le seul que nous aillons. Soudain, un bruit me perturbe lorsque j'entends des rires surgir de derrière et de devant, deux hommes à l'avant, deux à l'arrière. L'un d'eux m'est familier, c'est alors qu'il prend la parole :
- Enfoiré. T'as pété le nez de mon frère aujourd'hui ... T'aurais pu éviter. Ou au moins te calmer ou peut-être même l'aider à se relever, je n'aime pas le manque de respect dans le monde de la boxe. Il avait un air nerveux, un œil ne cessant de cligner, les cheveux négligés, la peau pâle comme la mort et des cernes affolantes sous les yeux. Il fait peur à voir, mais même si moi je garde mon air froid et impassible, je sens Marine se presser contre moi et serre donc sa fine main avec inquiétude.
- Je pense qu'on peut s'expliquer calmement, mais je demande juste à ce que ma compagne puisse partir avant.Ma vie m'importe peu, mes dents ou mon nez non plus, mais sa peau, son corps, sa vie. Ça, c'est quelque chose à ne pas toucher. C'est alors que je cligne simplement des yeux et qu'il se retrouve derrière elle, lui attrapant les hanches et les cheveux pour la faire reculer. Je fais volte face avec surprise et m'apprête à hurler alors que deux de ses amis m'attrapent avec fermeté. L'un d'eux me donnant un coup de genoux violent entre les jambes, m'arrachant une plainte sourde alors que je n'arrive même pas à croire qu'on ai pu me faire un coup aussi bas ! Celui qui tient Marine me regarde avec complaisance alors que le dernier reste à ne rien foutre près de moi et de ses deux potes. Alors que je serre les dents en sentant toujours la vive douleur dans les boules. Je le foudroie du regard. Je grimace de dégoût quand je le vois sentir son odeur, l'air simplement fou je me met à me débattre en hurlant de la lâcher. Soudain, son regard de toxico devient malade. Sa main se décolle des hanches de Marine alors qu'elle plonge dans sa poche, en sortant un couteau qu'il oriente vers elle. Je hurle et sens la pression sur mes bras diminuer de plus en plus alors que la surprise les prends. Je réussis à me dégager lorsque j’aperçois une larme couler sur la joue de ma compagne et bondis comme un fou sur l’immonde rat de laboratoire. Il pousse Marine à terre et m'accueille avec un coup de couteau dans le vent à quelque centimètre de mon visage. Je grogne et tente un crochet, qu'il esquive. Énervé qu'il refuse le contact de mes poings dans ses côtes, j'attrape une poubelle voisine et la relève d'un coup, lui heurtant le bras qui fait voler son couteau. Paniqué, il lance sa main à sa ceinture et en sort un flingue. D'abord glacé de terreur, j'attrape son couteau à côté et lui saisit le col.
Le silence se fait dans la ruelle alors qu'un coup de feu part et qu'un cri retentit, suivit de pas pressés de trois fuyard peureux.
Je recule, haletant, et regarde son corps inerte, tâtant le mien sans savoir par où est partit le coup de feu. Je regarde le couteau planté dans son coeur et constate avec horreur que je viens de commettre un meurtre. Je tourne la tête vers Marine, et la voit. Le souffle coupé, je la regarde et hurle son nom à m'en arracher les poumons. Je me jette près d'elle en sanglotant, lui soulevant la tête en n'arrêtant plus de crier son nom, la suppliant de rester en vie, comme si ma simple volonté pourrait la sauver. La sirène retentit, et rapidement, on me menotte et me jette dans la voiture. Là, dans le reflet de ma vitre, je vois un homme. Violent, brisé, ayant tué quelqu'un de sang froid. Mon père ? Non, même si je l'aurais mille fois souhaité, c'est bien moi.
Après l'emprisonnement, il est temps d'affronter et de décider :Je sonne, le visage glacial, attendant une réponse. La porte s'ouvre alors, mon père se tenant derrière et me regarde avec étonnement :
- Quoi ? Déjà 5 ans ?- Bonjour à toi aussi.Je rentre de force, le poussant presque et me dirige sans plus attendre vers ma chambre. Je défais ma valise et en prépare une nouvelle. Y jetant le plus de vêtements possible avant de me radoucir soudainement, m'approchant de ma commode, heureux de constater que mon père n'avait rien touché. J'ouvre le tiroir et en prend un collier et plusieurs photos, que je met dans ma valise plus soigneusement. Ensuite, vient le tour de ma commode, je l'ouvre et attrape mon blouson de cuir, le jetant sur le lit puis m'agenouille. J'enlève la fausse plaque du fond et en sors plusieurs liasses de billets -les paris et les combats peuvent toujours aider-. Je boucle tout ça et ressors en me dirigeant vers la cuisine, sachant que j'y trouverai l'homme que je ne considère plus comme mon père, simplement comme le mec qui a engrossé ma mère. Je le fixe, l'air mauvais :
- Je me tire. Je laisse un vieux fou délirer en paix et crever seul la gueule ouverte. Tu as pensé bon de me déshériter quand j'étais en taule. Maman n'aurait pas aimé, mais de toute façon, la maison, je n'en voudrai pas en voyant se que tu en as fais.- Grand bien te fasse.- Effectivement. Mais je ne pars pas les mains vides, en prison on apprend des tours de magie parfois tu sais ? Je fais un pas vers lui et attrape les clés sur la table, en décrochant juste une. J'attrape ma valise et ris :
- Magie. Je me dirige vers le garage au pas de course, entendant mon père fulminer derrière moi et commence à se lever. J'ouvre la voiture et y jette ma valise, je passe côté conducteur et démarre. Je sors du garage alors que mon père vient se mettre en travers de ma route. Je baisse la fenêtre et ferme toutes les portières :
-Paniques pas, je vais pas la détruire ta voiture. Je vais la vendre et me prendre une moto. Sa coûte moins cher niveau carburant. Je recommence à avancer, qu'il soit devant ou non et le voilà obligé de se dégager de là. Je passe le bras par la fenêtre et lui adresse un doigt d'honneur, terriblement fier de moi.
Je ne sais pas où je vais, mais j'y vais. Je trouve un acheteur pour cette merde et m'achète une moto avec l'argent gagné, j'ai pas l'intention de voyager à plus de deux ; ma valise et moi.
Mystic Falls, me voilà...
Cette ville est calme, plutôt propre, les différentes rencontres que l'on peut y faire sont même très attractives ! Ce que l'on peut dire c'est que cet endroit ne manque pas de femmes. C'est d'ailleurs ma rencontre avec l'une d'elle qui m'a apprit énormément de choses ... Depuis quand les vampires existent ? Mon coeur a cessé de battre depuis que j'ai croisé la route de cette traînée, je suis maintenant mort.