San Fransisco, année 2010 Une petite lampe tamisée éclairait la chambre depuis le coin de la pièce. J'étais couché, sur le lit, nu. La couverture recouvrait le bas de mon corps. A côté de moi se trouvait une belle rousse que j'avais rencontré le soir même. Elle était comme toutes les autres, belle. Quand mon doigt effleura sa peau elle tourna son visage et me regarda avec un grand sourire. Je laissais alors ma phalange suivre les courbes de Gabrielle, passant par son cou où je m'étais fraîchement abreuvé, puis entre ses seins fermes et enfin je l'arrêtais vers son nombril. Son sang avait été un véritable délice, tout comme le reste de la soirée. Elle s'était bien débattue, ce qui augmente l'adrénaline dans le sang et donne au liquide rouge un petit goût sucré très agréable.
Avant de s'endormir, elle me fit gentiment des caresses sur le torse, quand je vis son regard se poser sur le mien. Je sentis, à travers ses pupilles remplies de questions, quelque chose que je n'aimais pas arriver.
-Racontes-moi d'où tu viens, ton histoire Damon, me susurra-t-elle à l'oreille.
Pourquoi posent-t-elles toutes cette fatidique question ! Pensais-je en soupirant fort.
-C'est une longue histoire... , lui répondis-je en espérant pouvoir éviter la discussion.
-Tu as quelque chose à cacher ? Rit-elle
-Tu n'imagines même pas ma belle..., sur ces mots, je plantai mes yeux saphirs dans ceux de la rousse. Tu oublieras tout ce que je vais te raconter et ce que je suis, lui souris-je. Ahhh, lui murmurai-je à l'oreille, tu n'oublieras pas de me laisser m'abreuver à toi encore une fois, tu es un délice...
Je pris une autre position et mis mes mains derrière ma tête de façon à être plus concentré et à rester calme. C'est alors que je commençai.
Mystic Falls, mois de juin 1840La femme du couple Salvatore arrivait au terme de son huitième mois de grossesse et les signes annonciateurs de l'accouchement avaient commencé le matin. Il est vrai que ces neufs mois n'avaient pas été de tout repos... Le bébé s'était montré agité mais la future mère se réjouissait de pouvoir enfin le tenir dans ses bras. Ce petit être tant attendu allait sortir bientôt. Les douleurs commençaient à se faire plus présentes dans son bas ventre.
-Giuseppe va chercher les sages-femmes, dit Michaela en posant ses mains sur son ventre. Un filet de sang coula le long de sa jambe. Je suis en train de perdre les eaux!
L'Italien courut appeler les femmes et rentra pour amener sa femme sur le lit. Il vit la douleur dans les expressions de son visage, alors l'homme lui caressa la joue tendrement et lui prit la main.
-Ca va aller mon ange, tout va bien aller, lui susurra-t-il à l'oreille.
Elle lui accorda juste un regard tendre entre deux contractions douloureuses pendant lesquelles elle ne put s'empêcher de crier. Les infirmières étaient déjà rentrées dans la pièce et s'activaient pour le moment fatidique. Elles cachèrent le bas du corps de Michaela car son mari avait demandé à rester pendant le travail.
Tout se passa bien, enfin, la mère et l'enfant n'en moururent pas! La pauvre Française passa toute la journée allongée sur le matelas, subissant de forts maux. Les heures passaient et le nouveau-né ne voulait pas sortir... Ce fut seulement en fin de soirée qu'il décida de pointer son nez. Les draps étaient recouverts de sangs et de sueur. La femme en avait perdu beaucoup et était maintenant faible. Les derniers efforts avaient été presque mortels, mais cela était passé, et les cris du bébé tintaient dans les oreilles de la mère.
-Il est en bonne santé, sourit la femme en bougeant le draps autour du visage du bébé de façon à mieux le voir. Le visage tout fripé du nouveau-né fit sourire la jeune maman. Il avait déjà des courts cheveux, noirs, comme ceux de son père.
Elle tendit l'enfant à son mari pour qu'il puisse aller le laver. Giuseppe le prit, et le regarda d'un oeil attentif.
-Il s'appellera Damon, dit l'Italien encore dans la chambre.
L'homme alla baigner le bébé et le ramena vers sa femme. Il était heureux d'avoir un garçon, il avait tant prié pour que cela se passe. Tout ces soirs avant de dormir, crucifix à la main avaient servi! L'enfant rendit le couple heureux, il était comme un second souffle.
Mystic Falls, année 1847 Cela faisait sept années que Damon était né. Le temps avait passé, il avait fait ses premiers pas tôt, vers ses dix mois et commença à parler aux alentours de sa première année.Le petit était aventurier et tentait tout, escaladant les meubles pour traverser la pièce. La vie dans le manoir était joyeuse, le couple s'était rapproché depuis la naissance du garçon. Les mariés possédaient une scierie et les affaires marchaient plutôt bien. Ils faisaient de grosses rentrées d'argent. De plus, sa famille était une des fondatrice de la ville. C'est comme ça qu'il apprit rapidement l'existence des vampires, bien qu'elle soit cachés aux yeux des habitants.
Le ventre de Michaela recommença à gonfler gentiment. La jeune Française eut le plaisir d'annoncer une deuxième grossesse à son mari qui sauta de joie. Cela faisait plusieurs années qu'ils essayaient de donner un petit frère ou une petite soeur à Damon, sans succès. Traverser cet évènement un deuxième fois fit peur à la femme et elle avait eu raison, car ce fut difficile tout au long.
Les médecins avaient couru dans la maison pendant cinq mois. Mais à peine ils étaient ressortis que les maux recommençaient. Plusieurs fois elle avait cru perdre l'enfant, mais après chaque examen, il était toujours présent. Cependant, l'accouchement ne se passa pas comme prévu...
Ce fut à nouveau le même cinéma. Les douleurs furent horribles, les contractions déchirantes. Cette fois les cris étaient stridents. Le nouveau-né ne laissait pas la mère tranquille. L'enfant entendait tout depuis où il était, une nounou était restée vers lui pour le garder. Les contractions avaient commencé il y a maintenant plus de vingt heures. Cela n'était pas normal...
-Giuseppe, je n'en peux plus! Ca va mal se passer... J'ai un mauvais pressentiment..., gémit la Française avant de pousser un cri.
-Ne dis pas ça mon coeur, ça va bien se passer! Arrête de penser à cela, tout va bien se passer, susurra le mari à l'oreille de sa femme. Il n'était pas convaincu par ce qu'il disait car ce qu'il voyait ne laissait présager rien de bon.
L'enfant sortit après plusieurs heures de travail et poussa son cri. Il était vivant! Et paraissait en bonne santé.
-C'est un deuxième garçon, dit une sage-femme au couple avec un sourire en direction du couple. Mais la jeune femme était plus blanche qu'une image. Sa peau était recouverte par une fine couche de transpiration.
-Promets-moi de t'occuper de nos enfants comme de la prunelle tes yeux, demanda la femme, le regard sur le déclin. Ses yeux avaient cette petite étincelle et elle était doucement en train de mourir. Appelle-le Ste.. Stefan. Appelle-le Stefan s'il te plait, sur ces mots la femme s’éteignit. Ses beaux yeux bleus se fermèrent et toutes expressions disparurent de son visage.
-Non, non, cria le père. Les larmes montèrent et commencèrent à couler. La peine le remplit. Ne me quitte pas, ne nous quitte pas... Tu n'as pas le droit, pas maintenant! continua l'homme.
Les semaines qui suivirent furent difficile pour la famille. Damon souffrit énormément de la mort de sa mère. Giuseppe ne comptait pas le nombre de nuits où il dut aller au chevet de son fils ainé pour le consoler. C'était difficile pour lui, car sa blessure était toujours béante, mais il avait juré d'être présent pour ses enfants.
Mystic Falls, année 1864, printemps Damon avait eu une adolescence difficile. Depuis la naissance de son petit frère, il se sentait délaissé. Son père s'occupait beaucoup plus de Stefan, ce qui au début était normal car l'ainé était déjà grand et pouvait se débrouiller seul, mais le lien entre le cadet et Giuseppe ne s'était pas rompu avec le temps.
Ceci installa une sorte de jalousie, mais le plus grand des frères préférait se taire plutôt que de subir le courroux paternel. Il lui arrivait souvent d'avoir un accès de colère suite à l'incompréhension, mais il évitait de s'exprimer et préférait monter dans sa chambre se défouler.
Mais le lien fraternel s'améliora avec le temps et les deux frères passèrent souvent des moments ensemble. Damon n'en voulait pas à son frère, car le pauvre n'y pouvait rien, c'était son père le problème... Stefan se montra plus studieux que son frère et suivait les voies que Giuseppe souhaitait, ce qui ne fit que renforcer son adoration pour son fils cadet.
L'année de ses vingt-quatre ans fut l'année du changement de sa vie. En effet, c'est là qu'il fit la rencontre qui allait tout bouleverser. Celle d'un amour qu'il pensait éternel, réel, partagé. Un amour fou pour lequel il allait tout franchir, même la mort.
Le jeune homme était parti pour rejoindre son meilleur ami pour la journée. Les deux amis avaient fait les quatre cent coups ensemble, si bien qu'ils partageaient presque tout. Ils étaient allés faire une partie de sport dans la clairière, qui s'y prêtait bien. L'aîné des Salvatore adorait le sport, comme son frère, mais ce dernier se défendait bien, trop bien pour Damon. Mais il aimait jouer contre Stefan car le challenge lui paraissait plus important.
Après s'être bien défoulé, les deux amis rentrèrent. Ils se séparèrent sur le chemin du retour et le Français se dirigea vers le manoir familiale. Quand il arriva vers le domaine familial, il vit une belle jeune femme. Elle était brune et avait les cheveux bouclés. Il ne la voyait que de dos, mais déjà elle lui attirait l'oeil. Quand la jeune femme se retourna, le Salvatore aux yeux bleus eut le coup de foudre! Ses yeux bruns pétillants et son visage ovale attirèrent tout de suite son attention. Ses traits de visage étaient doux, quoiqu'un peu malicieux.
Son corset était magnifique et mettait bien en valeur ses formes féminines et généreuses. Mais au-delà de la beauté physique, elle avait un charisme inhumain, un quelque chose venant d'une autre planète. Elle se dirigea vers lui, alors qu'il ne pouvait bouger, absorbé par la magnificence de l'inconnue qu'il apprit à connaître les temps qui suivirent leur première rencontre. Katherine avait directement compris qu'elle pourrait manipuler le Salvatore à sa guise, mais elle tomba sous le charme de Stefan, qu'elle hypnotisa pour qu'il l'aime.
Après s'être assuré que les deux hommes ne la trahiraient pas, elle leur avoua son secret : elle était un vampire. Pour Damon, cela ne causa aucun problème, car son amour cachait tous ses autres sentiments, mais Stefan dut subir à nouveau l'hypnose car il ne l'aimait pas naturellement. Le triangle amoureux dura un moment, mais un beau jour, on vint frapper à la porte des Salvatore et on réquisitionna Damon pour aller à l'armée, combattre l'ennemi nordiste. Cela fut une déchirure de quitter Katherine. Il ne voulait pas la laisser à son frère, les laisser seuls lui glaçait le sang. Il connaissait l'amour de Stefan pour la belle et ne pouvait supporter de penser qu'il était loin d'elle. Mais il dut s'en aller à contrecoeur, contrairement à son père qui était content qu'il fasse quelque chose de sa vie.
Mais cela ne dura pas! Damon choisit de déserter et de rentrer au manoir. Il savait qu'il allait s'attirer les fureurs de son père, mais il ne pensait pas que la confrontation allait être si violente. Il arriva devant le manoir et vit son père, devant la maison.
-Qu'est-ce que tu fais là Damon? demanda-t-il, la voix remplie de colère.
-Je suis rentré, dit-il en le regardant droit dans les yeux, avec une pointe de provocation.
-N'as-tu pas honte? Déserter! C'est le pire que tu pouvais faire! Sais-tu que tu traines le nom de notre famille dans la boue? cria la paternel qui était dans une colère noire.
-Ma famille me manquait, dit-il en faisant un sourire provocateur derechef, même si c'était plutôt Katherine.
L'Italien entendit Katherine glousser dans le jardin, comme à son habitude, son rire était communicatif. Il coupa alors la discussion, qui allait sûrement traîner en longueur sur plusieurs jours et se dirigea à l'arrière de la maison. Elle jouait avec Stefan entre les décorations jardinières fraîchement entretenues et l'aîné s'était assis, caché pour les y attendre.
-J'ai gagné, quelle sera ma récompense? demanda la belle brune à Stefan. Ils devaient sûrement jouer à un jeu qu'elle avait créer
-Que voudriez-vous qu'elle soit? dit Damon en s'incrustant.
Les deux jeunes amants furent étonnés de le voir ici car il aurait dû retourner à la guerre.
-Ta permission a été prolongée? quémanda Stefan curieux.
-Je m'amusais beaucoup trop pour retourner sur un champ de bataille, sourit le frère aux yeux bleus avec un grain de provocation dans la voix. Son sourire était réel, rester avec eux le réjouissait.
-Ton engagement auprès des états confédérés est exemplaire, dit son frère fier de lui en lui donnant une accolade. Les deux Salvatore étaient contents de se revoir, cela faisait un moment qu'ils ne s'étaient pas revus.
-Et bien, voilà qui ne pouvait pas mieux tomber! dit la jeune femme qui fut heureuse d'avoir à nouveau les deux frère à sa disposition.
-Que voulez-vous dire par là? demanda Damon curieux.
-Dorénavant je pourrais compter sur vous deux pour me divertir, souligna-t-elle en riant. Et avant tout, je vais avoir besoin que quelqu'un m'accompagne au bal des fondateurs, lança-t-elle.
-J'en serais très honoré, dit Stefan.
-Avec beaucoup de plaisir, lui répondit Damon en même temps que son frère.
-Les frères Salvatore si brillants et si attentionnés se proposent tous les deux de voler à mon secours, gloussa-t-elle. Comment pourrais-je choisir l'un de vous? dit Katherine en les provoquant. Ils ne purent s'empêcher de la regarder s'en aller, en jouant l'innocente. Elle les faisait vraiment tourner en bourrique, mais il n'y avait qu'une place pour cette soirée à son bras.
Sa décision blessa beaucoup Damon car elle choisit son frère. Elle savait pourtant que lui l'aimait d'un amour réel, alors que Stefan était hypnotisé. Mais il prépara quelque chose pour la fin de soirée. Il lui offrit une nuit d'amour, ce qu'elle ne refusa pas! Leurs corps se mélangèrent sans limite durant de longues heures. Il la couvrait de baisers et de caresses. Chacun de ses gestes étaient attentionné, doux.
-Nourris-toi de moi, lui dit-il en lui proposant sa gorge. J'ai envie de te donner mon sang, continua-t-il, sachant le plaisir qu'elle en tirait. La vampire ne s'en fit pas prier et se servit. Elle finit alors la soirée dans les bras de l'ainé, qui réussit à être heureux. La femme qu'il aimait avait fini avec lui...
Mystic Falls, année 1864, été Voilà plusieurs jours que le Conseil des Fondateurs installait un plan pour éradiquer les créatures de la nuit qui vivaient ici, à Mystic Falls. L'existence des vampires avait été découverte il y a fort longtemps, et les humains avaient un moyen de lutter contre le chasseur assoiffé de sang : la Veine de Vénus. Depuis cette découverte, les fondateurs avaient trouvé un moyen d'en faire boire tous les jours aux habitants pour leur éviter la mort.
Suite à une promesse faite à Madame Pierce, les frères Salvatore gardèrent l’existence des vampires secrète. Stefan et Damon continuaient à la côtoyer, comme si de rien n'était. Ils cachaient la réelle identité de leur amante à leur père alors qu'elle vivait sous le même toit. De son côté, cette dernière tentait vainement de convaincre Giuseppe qu'elle était humaine.
Par un après-midi, les deux frères et leur père se retrouvèrent pour parler, seuls. Ils marchaient vers une vieille ferme en bois et en pierres quand leur père vint sur un sujet sensible.
-Et en tant qu’héritiers des Fondateurs, ils veulent pouvoir compter sur vous, dit le paternel en jouant avec sa canne en bois précieux noir entre ses mains.
-Mais ils le peuvent, commença Stefan. En douteraient-ils à ce point? dit-il en voulant rassurer son père.
-Rien ne me dit que votre frère Damon ait compris la notion de devoir, attaqua Giuseppe.
-Mais Damon a quitté l'armée des Confédérés pour une question de principes, souligna le cadet pour soutenir son frère aux yeux de leur géniteur. Un choix courageux et digne de respect.
Au fil du discours et des attaques de son père, le sang de Damon chauffait, mais il réussit à le maîriser et à ne pas interrompre les deux autres qui étaient en pourparler.
-Alors je vous le dis, je ne respecte pas les déserteurs, répondit l'Italien, proche de ses valeurs.
Ce fut la goutte d'eau qui fit déborder le vase, et le bel homme aux yeux bleus exprima ses pensées en une phrase, claire comme de l'eau de roche.
-J'en n'ai rien à faire de votre respect, provoqua Damon.
-Vous voilà bien avisé parce que vous m'inspirez qu'une déception bien amère, rétorqua l'Européen sans emballer ses mots. S'en suivit un long combat de regards entre le fils aux yeux perçants et le père. L’ainé ne voulait pas lâcher et s'avouer vaincu, cela avait été trop loin cette fois...
Pour couper court à la discussion, Stefan changea habilment de sujet.
-Et on s'agite en ville, d'après vous? demanda le plus jeune des trois hommes.
-Il y a eu trop de morts ces derniers temps... Il est temps pour nous que l'on se défende et que l'on abatte ces tueurs.
-Ces tueurs? Mais de qui parlez-vous? demanda le plus apprécié des frères.
-Ces démons voyons!
-Vous voilà bien vague cher père, retourna Damon avec un regard interrogateur, rempli de haine. Usez les mots corrects.
-Les vampires, répondit le père en plantant ses yeux noirs de peur dans ceux de Damon. Ce dernier ne put cacher un petit signe d'inquiétude et regarda son frère. Ils sont là, parmi nous, continua le paternel. Ils vivent parmi nous, cachés de tous. Mais nous avons le projet de les tuer, avec votre aide mes fils.
Le vieil homme regarda ensuite ses deux fils dans les yeux, chacun à leur tour pour avoir leur approbation.
Katherine jouait dans les jardins avec Giuseppe. Elle était accompagnée de sa servante, Emily qui était tout le temps présente au manoir. L'herbe était verte et il faisait grand soleil. La belle brune portait une robe splendide.
-Voyez-vous bien Monsieur Salvatore que je ne triche pas aux jeux, gloussa la jeune femme. Elle n'hésitait pas à rire. Son regard était beau et elle commençait à charmer le père de famille.
-Je perds la partie, dit le paternel en voyant ses deux fils arriver, encore une fois.
Alors qu'ils les observaient jouer, les deux complices restèrent à l'écart, de façon à ne pas être entendus.
-Quel talent, commença Damon. Pour un peu on croirait qu'elle l'apprécie, rit-il alors qu'il connaissait les sentiments de la femme.
-Peut-être que c'est le cas, sourit Stefan.
-Elle a très vite compris que si père le savait, il la tuerait.
-Pas si on le convainc... Si on lui explique ce que l'on ressent, il pourrait bien la sauver.
Sur ces paroles, l'ainé se retourna vers son cadet, avec un regard énervé.
-Mais t'es fou ma parole... Il préférerait la tuer de ses propres mains plutôt que de la sauver.
-C'est pas vrai, il est digne de confiance, le coupa son petit frère.
-Non, non, non, pas là-dessus! Promets-moi de rien lui dire Stefan, quémanda Damon en lui posant la main sur l'épaule. Il avait confiance en la parole de son frère, il avait même plus confiance en son frère qu'en lui à cette époque. Quand ils regardèrent en direction des joueurs, ils virent Katherine les regarder avec un regard inquiet, c'était comme si elle les suppliait de ne rien faire, certainement avait-elle écouté leur discussion.
-Je te le promets.
Sur ces paroles, l'ainé se retourna vers son père et son amante, en faisant une moue crispée. On voyait sur l'expression de son visage que les événements qui se déroulaient, dont cette chasse aux vampires, le stressaient et il avait raison d'avoir peur.
Mystic Falls, dans la droguerie, année 1864, automne Par un jour de pluie automnale, Katherine amena Damon à la droguerie de la ville. Elle était tenue par Pearl, le plus vieille vampire du coin à l'apparence asiatique, exotique. Les deux femme étaient complices et se soutenaient contre le plan des humains. La belle brune avait réussi à avoir des bijoux ensorcelés pour qu'elles puissent sortir au soleil sans craindre les brûlures. Avec les temps difficile que les vampires de la ville traversaient, les deux femmes se voyaient plus souvent.
-Le shériff est venu ici toute à l'heure, il a acheté de très nombreux flacons de Veine de Vénus, dit cette dernière.
-A-t-il encore tenté de vous tripoter? demanda Katherine pour détendre l’atmosphère.
-Comme à chaque fois, sourit l'herboriste.
-Elle se réserve pour Monsieur Gilbert, expliqua la brune à Damon qui ne connaissait rien à leurs histoire.
-Je ne suis plus tout à fait vierge depuis... bien longtemps, ironisa la plus vieille vampire, ce qui fit glousser son amie.
-Comment pouvez-vous être aussi calme? demanda le bel homme. L'étau se ressert de plus en plus sur vous.
-Nous sommes de respectables citoyennes de Mystic Falls et grâce à Emily nous pouvons sortir sans craindre la lumière, qui va nous soupçonner? répondit Katherine habilement.
-Sauf si un humain le leur dit, souligna Pearl en regardant le bel éphèbe.
-Plutôt mourir que de faire cela
-Ohhh, mais bien assez tôt vous mourrez, dit Katherine en prenant le menton de son amant et en le regardant amoureusement. Un doux baiser fut échangé.
Stefan se dirigea dans le bureau de son père et demanda à lui parler. Le lien entre les deux hommes était toujours fort, malgré le penchant du père à aider son aîné. Le paternel avait compris le jeu de la femme avec ses enfants et il décida d'utiliser l'amour qu'elle avait pour son cadet pour l'empoisonner.
-J'ai quelques inquiétudes quant à vos projets sur les vampires, commença le cadet, en essayant de ne pas soulever les soupçons chez son père.
-Et pourquoi cela?
-Nous nous sommes basés sur l'hypothèse que tous les vampires étaient aussi avides et malveillants qu'on le dit, mais si l'on se trompait?
-Auriez-vous la moindre preuve du contraire mon fils? Sauriez-vous qui est un vampire ici?
-Non, voyons! Comment saurais-je? Mais-allons nous prendre ce que chacun sait pour argent comptant? Vous nous avez longtemps enseigné le contraire...
-Stefan, ces créatures sont sorties des limbes de l'enfer. Elles ont la faculté de nous dicter nos pensées, de séduire nos âmes. Elles sont meurtrières! Nous avons le devoir de les anéantir. Et tous ceux qui les soutiennent ou bien qui infligent honte et déshonneur à leur famille seront également anéantis, dit-il en regardant son fils droit dans les yeux.
Lors de leur discussion Giuseppe se leva et se dirigea vers une petite table. Il glissa de la Veine de Vénus dans l'eau qu'il tendit à son fils. L'Italien s'assura que son descendant buvait le verre en entier avant de le laisser retourner à ses occupations avec la créature.
Et son plan fonctionna à merveille! Le beau brun s'en alla dans sa chambre, où Katherine l'attendait, pour des occupations nocturnes. Ils discutèrent de leur relation avant de commencer à s'amuser. Elle le coucha sur le lit et embrassa son torse dénudé. Le cadet ne put s'empêcher de gémir. Katherine remontait jusqu'à son cou en continuant ses attentions sensuelles et la sublime créature décida de le mordre au cou pour se nourrir de l'homme qu'elle aimait.
-Ohhh, humm, ahh, fit le jeune brun lorsqu'elle débuta sa morsure.
Mais la splendide créature se retira rapidement, en poussant des bruits aigus, presque inaudibles.
-Qu'est-ce qu'il y a? demanda Stefan, inquiet.
-La Veine de Vénus, gémit-elle comme elle le put avant de s'effondrer sur le sol.
-Katherine, Katherine, le jeune homme ne comprenait pas ce qu'il se passait et se dirigea vers elle pour l'aider.
C'est à ce moment que la porte s'ouvrit pour laisser son père rentrer. Il envoya son fils chercher le sheriff et enferma le monstre.
Damon arriva quand ils l'amenaient pour se faire enfermer.
-Non, ne l'emmenez pas! cria le jeune homme, essayant de défendre la femme qu'il aimait. Mais son père le plaqua contre le mur.
-Ne faites rien! Ou ils croiront que vous êtes de leur côté et ils vous enfermeront avec eux, lui dit son père, le regardant droit dans les yeux.
L'apollon se défit de l’étreinte paternelle et courut pour la sauver, mais son frère le bloqua à son tour dans la cour devant la maison.
-Damon, Damon, s'il te plait, s'il te plait, je t'aiderai et on la libérera, dit Stefan en le retenant comme il le put.
-Tu m'aideras? Comment est-ce que tu as osé le faire? rétorqua le frère aux yeux bleus en le repoussant fort. Tu m'avais promis que tu ne la trahirais pas.
-Mais j'ignorais tout de ce qu'ils préparaient.
-C'est toi qui a fait ça, tout est de ta faute! L'aîné s'en alla sur ses mots, qu'il avait presque crachés sur son frère tellement sa haine envers lui était forte.
Alors qu'ils emmenaient Katherine, Pearl dit à sa fille, Anna, qu'elle devait aller vers Emily, qui savait quoi faire. La sorcière avait un plan pour garder les vampires vivants. L'herboriste se dirigea alors vers John Gilbert. Elle se fit à son tour attraper.
Mystic Falls, année 1864, jour de la transformation Cela faisait un moment qu'il était au bord du lac, regardant l'eau bouger et écoutant les clapotis des vagues sous ses pieds. Il s'était réveillé il y avait quelques minutes du néant. Ses souvenirs étaient flous : un coup de feu, une douleur énorme dans le dos, vers la poitrine et le noir total. Maintenant toutes ses sensations s'étaient amplifiées, la haine, l'amour et surtout la rancœur. Il enleva son haut pour toucher l'endroit où devait se trouver la blessure qui aurait dû le tuer, mais rien, sa peau était lisse.. De plus, il avait une bague au doigt qu'il n'avait jamais vu auparavant. Du bleu... Un lapis-lazuli... et tout lui revint dans la tête, comme un gifle.
***
La nuit de la rafle contre les vampires, quelques heures plus tôt
Les deux frères avaient suivi le carrosse qui contenait les vampires enfermés. Ils avaient espoir de pouvoir libérer Katherine et concoctèrent un plan pour y arriver. La troupe qui surveillait les démons s'étaient arrêtés pour entasser encore un vampire dans la petite roulotte. C'était le moment de passer à l'action.
-Approche-toi sans faire de bruit, je détourne leur attention, chuchota Stefan à l'oreille de son frère. Sur ce, Damon s'exécuta et laissa son cadet s'aventurer vers les villageois chasseurs.
-Par ici, vite, j'en ai vu un autre, cria le fils d'un des Fondateurs, l'air convaincu de son jeu d'acteur. Il eut d'ailleurs raison, car la plupart des hommes partirent dans la direction qu'il indiquait. Alors que son frère fit semblant de les suivre, Damon se dirigea vers l'arrière du carrosse et assomma le dernier garde qui tournait devant la porte pour qu'aucune créature ne s'échappe. Il prit alors les clés dans la poche arrière du pantalon.
-Il faut se dépêcher..., dit le cadet qui venait d'arriver.
Ils ouvrirent la porte et virent les vampires entassés, bâillonnés.
-Katherine, dit l'aîné en voyant la femme qu'il aimait. Ils la portèrent en dehors de la petit prison sur roues et la posèrent par terre. Ils lui enlevèrent son bâillon qui l'empêchait de parler et de mordre. En dénouant les liens qui tenaient les poignets de la belle vampire, il continua de lui parler.
-On va te sortir de là.
Mais à peine l'espoir était arrivé qu'un hennissement retentit.
-Dépêche-toi Damon, dépêche-toi.
Une voix cria au loin.
-Stop!
Puis le coup de feu qui lui transperça la chair. Le dernier souvenir humain du nouveau vampire était son frère qui était en dessus de lui, entrain d'essayer de le maintenir en vie.
-Damon, Damon, non.
Puis, il ferma les yeux.
***
Damon, s'était réveillé avant son frère au bord d'un point d'eau, au nord de la ville. Il reconnut de suite Emily, la servante de Katherine.
-Où suis-je, comment suis-je arrivé ici? demanda le bel homme à la petite Africaine.
-Nous sommes à la carrière, derrière la ville. Nous vous avons retrouvés avec ton frère dans la forêt... morts, lui répondit-elle.
-Mais alors, je suis... je suis un vampire?
-Non, pas encore, tu es en transformation.
-Mais, comment est-ce possible, ... je ..., commença Damon.
-Tu avais le sang de Katherine dans les veines quand tu es mort, le coupa-t-elle.
Oui, ses souvenirs revenaient, il avait bien bu le sang de sa bien-aimée lors de leurs soirées à deux sous la couette.
Il attendit longtemps, perdu dans ses pensées au bord de l'eau. Toute sa vie défilait devant ses yeux. Plus rien n'était pareil! Katherine était morte! Il ne voulait plus vivre! La vie ne valait plus la peine. Sans elle, vivre était impensable. Pourquoi était-elle aussi injuste? Cela faisait longtemps qu'il souhaitait passer l'éternité avec la vampire, et maintenant qu'il était en train de se transformer, il était seul.
Il reconnut les pas de son frère à ses côtés.
-Quand je me suis réveillé la nuit dernière, je ne savais pas où j'étais...,commença-t-il à raconter à son cadet. J'ai décidé de me rendre à l'église, je les ai vu la traîner à l'intérieur continua-t-il avec dédain. Puis ils ont incendié l'édifice, l'église toute entière s'est embrasée, prolongea le nouveau vampire aux yeux bleus en commençant à laisser ses sentiments sortir. Il l'ont tuée Stefan, elle nous a quittés! Il ne réalisait la chose que maintenant qu'il la racontait et des larmes commençaient à couler sur son beau visage.
-Je parie que Jonathan Gilbert a prévenu père à l'heure qu'il est, dit Stefan pour casser le silence. Il avait aussi enlevé sa chemise pour la nettoyer. Je me demande comment il a réagi à l'annonce de notre mort.
-Qu'est-ce que tu veux que ça lui fasse? répondit Damon énervé. Il nous a trahi.
-Il pensait nous protéger Damon, suggéra Stefan. Tout comme il pensait protéger la ville.
-Le soleil me brûle les yeux, gémit l'aîné. L'astre de lumière commençait à se lever et Dieu sait que le premier soleil des vampires n'est jamais agréable...
-Ca fait partie du processus. Les courbatures, la nausée, Emily dit que c'est notre corps qui nous pousse à nous nourrir pour... achever la mutation.
-Ca risque pas de m'arriver, répondit Damon.
-Tu as pris ta décision? Tu préfères mourir?
-Toi ce n'est pas ce que tu veux? Le but, c'était d'être avec Katherine... et elle est morte! dit-il, le regard au loin, mélancolique. Autant en finir.
Le vampire attendit longtemps, vers le petit lac jusqu'à ce qu'il reconnaisse une silhouette, celle de son frère. Mais il était accompagné d'une autre personne... Une charmante jeune villageoise, il la tenait par l'épaule, comme pour la lui présenter.
-Qu'est-ce que tu fais? demanda Damon inquiet des intentions de son frère. Et qui est-ce?
-Julian est pour toi, répondit Stefan en la lui montrant d'un mouvement de bras. Le visage de la belle créature se décomposa. C'est un cadeau., dit-il avant de demander à la jeune demoiselle de s'asseoir.
Julian s'assit alors le dos contre Damon, comme pour l'inviter à la mordre.
-Qu'est-ce que tu as fais Stefan? demanda l'aîné encore plus inquiet. Ses yeux devinrent brillants et se remplirent de peur.
-Damon, je suis allé rendre visite à notre père, il s'est jeté sur moi et... je n'avais pas conscience de ma force. Il y avait du sang partout! Il agonisait et l'appel du sang était trop fort, accentua le cadet en le regardant droit dans les yeux pour essayer de le convaincre. J'en avais besoin, il me le fallait.
-Tu t'es nourri? demanda Damon, les yeux encore plus occupés par le même sentiment.
-Exact et c'est tout à fait incroyable, commença Stefan en essayant de le manipuler.
-Non, gémit le grand frère.
-Mon corps explose sous tant de nouveaux pouvoirs.
-Non, non, tais-toi! continua de gémir Damon, tentant de lutter contre lui, contre son instinct.
-Je peux entendre des gens à des kilomètres, même des choses anodines. Je peux voir à travers l'obscurité et me mouvoir d'une façon qui me rappelle la magie et la mauvaise conscience, la souffrance, si je veux, je peux les faire taire en claquant des doigts, argumenta Stefan dans une gestuelle digne des meilleurs comédiens. Katherine avait dit vrai, c'est un monde nouveau qui s'offre à nous!
-Katherine est morte Stefan, ce monde n'a aucun intérêt sans elle, commença le vampire en s'éloignant. Voir son frère dans cet état de jubilation, l'entendre parler comme ça de Katherine lui fit monter les larmes aux yeux.
-Non toi aussi tu peux faire taire cette douleur, plus rien ne t'oblige à vivre ces émotions, dit Stefan en l'empoignant par le cou. Son ton était monté d'un cran.
-Je ne veux pas de cette vie, commença à se débattre le plus âgé des deux frères.
-Tu es faible, tu ne vas pas tarder à mourir, dit-il énervé. Une sorte de folie envahit son frère. Tu en as besoin, ajouta-t-il en le secouant un peu plus.
-Laisse-moi, le supplia Damon.
-Tu vas mourir.
-Non je ne veux pas, gémit-il.
Stephan amena la fille dans leur direction et planta ses crocs dans son cou, juste pour laisser du sang couler, pour tenter Damon. Le fait de voir son cadet planter ses dents dans la chair de la jeune femme le surprit, il ressentit d'abord comme une sorte de dégout... Mais la vue des deux gouttes de sang qui perlaient à sa gorge remplaça rapidement ce sentiment.
-Je ne te laisserai pas mourir, lui dit son frère en lui prenant le visage dans la main. -Rien ne sert de lutter. Nous pouvons y arriver, tous les deux!
Il regarda son frère d'un dernier regard suppliant, puis Stefan approcha la jeune fille et Damon pour laisser ce dernier à son entreprise.
L'appel du sang fut plus fort que sa raison et il se laissa convaincre par son frère de le suivre jusqu'à la fin des temps. Un sentiment de colère contre lui-même l'envahit, mais la haine se tourna rapidement vers son frère. Une fois la dose suffisante, il se retira. Plein de fourmis remplissaient son corps, il se sentait nouveau, plus fort. Mais ce qu'il venait de faire était stupide et il allait en souffrir durant de longues années.
Suite à cet événement, Damon en voulut beaucoup à Stefan pour son égoïsme. C'est d'ailleurs la raison pour laquelle il a juré de lui pourrir la vie jusqu'à la fin des temps, d'une manière ou d'une autre...
San Fransisco, année 2010 -Voilà, maintenant tu sais tout de moi, enfin presque! Je suis ici pour retourner à Mystic Falls... lui susurra-t-il avant de se relever. Je vais trouver un moyen pour faire revenir Katherine, continua-t-il sûr de lui. Sur ce il enfila son jeans et son T-Shirt et se dirigea vers la rousse.
-Tu ne m'en veux pas, hein? Tu comprends que je doive te tuer?