Je soupir légèrement, continuant de caresser la tête de Noah, toujours allongée, la tête posée avec désespoir sur mes jambes. Elle a toujours ses petits bras noués autour de mes jambes, semblant totalement évincée. Une charge importante de pizza, des dessins animés à la con et une bonne nuit de sommeil lui feront du bien. C'est un de mes cocktails à la recette explosive quand je me fais chier ou que je sens que j'ai un petit coup de moue. Noah gigote un peu, quittant sa position pour m'observer.

"Mon père... J'en ai pas de père, Lucas. Mon père... Mon père, c'était un homme bien. C'était un homme charmant, toujours souriant."

Un très faible sourire s'étire le long de mes lèvres. Si seulement J'avais pu décrire mon père ainsi un jour, cela aurait été fabuleux. Il m'est arrivé, -une ou deux fois, pas plus- de me demander à quoi aurait ressemblé ma vie si j'avais grandit avec mes deux parents, sans que mon père ne découvre les méfaits de l'alcool cela va de soit.

"Il... il a été tué. Dans un accident de voiture. L'autre type, ben, il s'est jamais arrêté. Paraît qu'mon père est mort sur le coup... Enfin, c'est c'que la police nous a dit..."

Du bout du pouce, je viens délicatement écarter une larme de sa joue et lui embrasse délicatement le nez. Au moins il n'a pas souffert. C'est un petit bonus aux morts subites et rapides, mais en revanche, ce qui m'embête, c'est qu'en y réfléchissant, mon père à moi et sa mère à elle ont finalement eu une mort bien trop rapide par rapport à ce qu'ils auraient très franchement mérité. Mais venant entraver mon agacement intérieur, la sonnette retentis. Je souris grandement.

- Aller princesse. Regarde la télé, je reviens avec les pizzas et on parle d'autre chose d'accord ? Franchement... Faut vraiment pas ressasser ses malheurs, ça ne fait que les nourrir et les faire grossir.

D'un pas, assez lourd, je viens ouvrir au livreur, échange quelque banalités et le paye grassement. Je sens, posé sur ma paume, la chaleur des deux pizzas prêtes à être mangé et l'odeur me fait aussitôt gargouiller. Voilà qui paraît bon, piégé dans ma propre bêtise, mes erreurs et mes malheurs, voilà tout de même un certain moment que je n'ai plus mangé un truc aussi gras et consistant qu'une énorme pizza. En l’occurrence, j'en ai deux, et je forcerais Noah à se gaver jusqu'à ce que son petit estomac explose. Je ferme la porte derrière moi et reviens prêt d'elle, posant mon cul sur la sofa, je ris joyeusement.

- Selon moi, cette pizzeria elle la meilleure du cartier. On en a une jambon fromage et une quatre fromage, valeur sûr, tout le monde aime ça !

Je glisse la main dans les rangements sous la table et en sort deux assiettes de carton. Je ris doucement et lui pose l'assiette, avec une part de chaque sous le nez, faisant de même pour moi alors que je commence à joyeusement dévorer ma pitance.

- Aller Noah, tu me vides cette assiettes et après ça, tu la remplis et la vide à nouveau ! Attention c'est chaud. Et American Dad ça te va ? Perso j'adore cette série animée, je trouve qu'elle n'a aucun sens et qu'elle détend plutôt bien le cerveau.