Histoire tragique ? Je ne sais pas. Coup du sort je préfère. Je n'avais que trois ans à cette époque, mais étrangement, je me rappelle de cette journée comme si c'était hier. Ma mère, assise dans la cuisine, tenant tendrement la main de mon père au creux de la sienne, lui soufflant quelques mots avant que ce dernier ne la dévisage, l'air grave. Des larmes se sont mises à coulées et 6 mois plus tard, je me trouvais, vêtu de noir, penché au-dessus du cercueil de ma mère. Le cancer l'avait emporté et après 6 mois de souffrance et de combat, elle avait fini par s'éteindre un beau matin. La première mort dans ma vie de la première femme que j'avais connu et qui, malgré mon jeune âge, m'avait laissé de glace, incapable de pleurer devant les autres. J'étais resté silencieux. Mais une fois la porte fermée, j'éclatais en sanglot chaque soir, pendant presque 9 mois.
Une fois la scolarité engagée, je me suis trouvé comme un poisson dans l'eau. C'était pour moi l'occasion de penser à autre chose qu'aux tracas de la maison. Mais pourtant, je pouvais bien vite voir que mon frère ne trouvait déjà pas sa place dans ce monde de chiffres et de lettres ... Nos esprits étaient occupés par la maison lorsque nous n'y étions pas, à ce qui pourrait nous y attendre une fois rentrés, ce genre de choses ... Après plusieurs années d'études, plus sérieusement, une fois arrivé au collège, j'ai pour ma part, franchement déconné. J'étais bon élève, certes, mais mes cernes et mon allure pouvait trahir une dure vérité. Le père est devenu violent, me frappe souvent, mais ça me rend malade. Malade de savoir que mon frère se fait si souvent frapper. Plus que moi, et malgré mes efforts pour l'aider, il m'est arrivé de resté cloîtré dans ma chambre à prendre mes cachés illégaux, mes neurostimulants et à les laisser se débrouiller tous les deux, de peur de me faire frapper encore plus. Quelle lavette j'étais ...
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Tranquillement installé à mon bureau, je me contentais de faire mon travail dans le plus grand silence, la plus grande discrétion, la plus pure concentration. Il est en bas, je ne risque rien, je ne risque rien … D’un trait à un autre, c’est les cheveux complètement ébouriffés que j’enchaîne mes devoirs. Mais alors que mon crayon suivait sa course sur le papier blanc, je me fige soudainement. Me mordant la lèvre d'angoisse, je reprends mon travail, d’une mains soudainement tremblante. Mon frère est dans la chambre à côté, musique à fond, mais je connais mon père, c’est moi qu’il va venir engueuler. J’entends qu’il est ivre d’ici… Je l’entends, monter les marches lourdement, une à une, d’un air nonchalant et peu habile. On dirait qu’il trébuche à chaque marche, qu’il est prêt à tomber. Mais alors qu’il atteint le pallier de l’étage, où se trouve ma chambre et celle de Jay, c’est avec un horrible sursaute qui me prend quand j’entends la porte s’ouvrir dans un long fracas, le bois fin et peu résistant résonne sous l’ouverture tranchante de mon père. Je tourne la tête et reste étonné au plus haut point. Ce n’est pas la mienne cette fois, c’est celle de mon frère qui s’est ouverte aussi brutalement. Alors, pour la première fois depuis longtemps, j’entends l’alcoolique hurler comme un fou sur mon frère. Timide, mais trop curieux, je finis par ouvrir la porte et me glisse en silence dans le couloir.
Je croise son regard, celui de mon frère. Il est droit, reste fort, me regardant discrètement d’un air crispé et fier. Il a les larmes aux yeux, il reste planté devant notre père. Mais je sens un genre de panique me saisir et viens pousser faiblement mon père, lui marmonnant d'arrêter, que si mon frère devait baisser la musique, il le ferait. Mais cet inhabituel élan de courage, fut accueilli par un coup de coude bien placé dans la tempe. Mon frère réagit aussitôt, donnant un coup de pied à mon père. C’est là, que je crois voir l'ivrogne devenir fou de rage en entendant les paroles de mon frère…
-Co... ConnardAlors que l'insulte résonne encore devant nos chambres, l'adulte tourne vers l’aîné, un regard haineux, sanglant. Son corps tremblant, sous la rage ou l'alcool - jamais on ne saura - le vieil ivrogne attrape le blond l’ayant insulté par la gorge et le plaque si fort contre le mur, qu'on aurait vu le mur se fissurer. L'étranglant à pleines paumes, il l'insulte et le secoue dans tous les sens. Jay tousse, son souffle s’échappe douloureusement de sa gorge, ça se voit, alors que les mains de notre géniteur se resserrent sur sa gorge, encore un peu plus. Soudain, un courant brûlant me saisit. Je me jette alors sur le premier objet que je trouve, attrapant un vase en verre épais, il le fracasse sur son crâne avec un long cri de rage. Alors que le récipient de verre se brise pour voler en milles éclats tranchants, il recule, lâchant Jay, titubant jusqu'à l'escalier, il pose le pied dans le vide, ratte la marche pour entamer une chute fatale. Jay est à terre, contre le mur, ayant essayé en vain de prévenir notre père. Mais alors que tout va si vite, le vacarme des escaliers cesse. Laissant entendre un simple craquement glauque et sonore en guise de réponse à cet avertissement vain. Quant à moi, je suis toujours debout, les mains coupées par le verre, je me sens bizarre. Mes oreilles bourdonnent, je ne comprends rien à ce qu’il vient de se passer. Pourtant, je tourne lentement les yeux vers mon frère :
-Jay ... Tu ... Tu vas bien ?Il tousse un peu, se frottant la gorge doucement, il finit par me regarder de nouveau.
-Je vais bien Lucas. Je vais bien... Viens... Viens ici s'il te plait... Ne regarde pas ca... Ne regarde pas.Je baisse la tête avec douleur et exécute sa demande sans le moindre refus, m'agenouillant à côté de lui, je pose doucement la tête contre son épaule, abasourdi par ce qu'il vient de se passer. Les larmes se mettent à couler en silence, serrant les mains dans le vide en tremblant. Alors que mon frère se redresse, il vient m’étreindre avec affection et chaleur. Ne bougeant plus, j’oriente mon visage vers lui, ne bougeant toujours pas mes mains en sang et balbutie :
- Faut qu'on se débarrasse du corps…-Je sais Lucas... Faut qu'on s'en débarrasse... T'as une idée ?Je me redresse et m'éloigne de mon frère un instant, lui tendant la main même si elle est pleine de sang, pour le relever.
- Le lac où on va se baigner ... Tu sais conduire ?Mon frère tousse une nouvelle fois, avant de saisir ma main et se lève.
- J'lui piquais souvent sa caisse quand il était bourré...Je me détourne et commence à descendre, bientôt suivit de mon frère.
- Je sais ... Je t'entendais ... T'aurais pu m'emmener avec toi. Je vais me laver les mains, on le chargera dans la voiture après ...Jay rit en descendant les escaliers à son tour. Un rire sans joie.
- T'étais toujours coincé sur tes révisions aussi... Vas te laver les mains. Je peux m'en occuper tout seul.Mais alors, sa phrase me frappe l’arrière de la tête et je fais demi-tour, changeant subitement d’avis…
- On va s'en charger tous les deux. Et tu sais quoi, je vais me faire un plaisir d'arrêter ces conneries.- Ces conneries ? Définition tu vas arrêter les cours ?
- Les cours, et la drogue. C'est ça que je vais arrêter ! -Tss... Si tu le dis petit frere...
Je grogne, posant le cadavre dans le coffre avec l’aide de mon frère avant de le fermer violemment.
- Tu ne me crois pas ?! Tu crois que c'est par plaisir que j'étudiais !- Je crois que tu te droguais par plaisir. Nuances... Fais pas l'étonné putain. Il monte côté passager et je commence déjà à m’énerver contre lui. Je me renfrogne et passes vite à la place du mort. Pire place que je pouvais occuper ce soir …
- J'aime pas ça trou du cul. Je prenais des neurostimulants, pas de la cocaïne ! C’était pour rester concentré et éveillé!- Ouais ouais... J'te crois. Je sens qu’il m’énerve. Il m’énerve ! Sans plus attendre, je lui mets un stick-up violent et siffle amèrement :
- La ferme ! T'es qu'un abrutit ! Plus personne me marchera dessus !- Ferme là Lucas. T'es prêt?Alors que la voiture se gare, je reste froid et ne réponds pas, descendant de la voiture en claquant la portière sèchement. Je file ouvrir le coffre en commençant à tirer le cadavre de notre père, attendant que mon idiot de frère me vienne en aide. Jay arrive et c’est avec difficulté que nous portons cet étrons jusqu’à la boue présente sur la berge. M’activant presque immédiatement, je ramasse toutes les pierres que je trouve pour en bourrer les poches et les vêtements du mort. Tandis que mon aimé de quelques secondes me regarde faire, l’air de rien :
- Tu veux que je m'en occupe ?- Lâches moi Jay. Je suis plus un gosse.- Tu me fais chier... Mais bon vas-y...S’en est trop. Il me prend de haut le con ! J’ai dis que plus personne ne me marcherait dessus, c’est exactement ce que j’ai dis. Je le pensais. Furieux, je me relève d’un bon, venant le pousser au niveau du torse, le percutant avec violence.
- Je te fais chier ?! JE te fais chie ?? Qu'est-ce que je t'ai fais, je t'écoute !- Tu me fais chier par ta simple façon d'être ! Il me repousse et s’éloigne, allant voir notre père avant de le pousser à l’eau, chose que je m’étais languis de faire … Mais là aussi, s’en est trop. Je suis à crans, gonflé à bloc, je suis déterminé.
- Oups. Trop tard...Je serre la mâchoire et pousse un cri de rage avant de lui bondir dessus comme un fou, pour le plaquer à terre :
- Racontes moi ! Qu'est-ce que ça fait d'être un branleur qui se fout de tout ?! Qui n'a aucune utilité !Je ne m’attendais pas à ce qu’il réplique. Me jetant de dessus lui, il me plaque à son tour dans la boue et se met à me frapper, l’air rageur.
- Je t'emmerde Lucas ! Je t'emmerde ! Je suis peut-être d'aucune utilité mais si je j'avais jamais été là tu serais sûrement mort dans cette foutue maison !Je reste à terre, même quand il se relève. Je me tiens le ventre, prêt à vomir, que ce soit sous ses coups ou sous tout ce que j’avais vu durant cette soirée de merde…
-Monte dans la caisse Lucas. Je me barre.Une fois mes esprits reprit, je me lève et file en voiture, essuyant le sang qui coulait de ma lèvre inférieur, complètement explosée d’un air vengeur. Le trajet se fait en silence jusqu’à la maison et lorsque Jay gare la voiture, je m’empresse de sortir, arrivant de moins en moins à le supporter…
- Je suppose que tu n'es pas bête. Tu ne vas pas aller en Parler a tout le monde... Coupant sa phrase pour descendre, il reprend.
- Je te propose un pacte petit frère...- J'ai pas envie de te parler ce soir tu vois ? Tu permets que le toxico que je suis aille tout jeter aux chiottes ?Mon frère m’attrape alors et me tourne face à lui, serrant les dents pour ne pas le frapper…
- Écoutes moi bien Lucas. C'est pas une blague ici. On a fait une connerie. Une grosse connerie. Si l'un de nous parle l'autre tombe. Tu comprends ce que je dis?!Je me dégage et gronde d'une voix rocheuse
- Ca va lâches moi ! Je te jure d'en parler à personne, t'es content ?! Connard vas ...- Le connard t'emmerde... Écoute Lucas... On a assez joue... Maman est partie dans les étoiles. Va pour les étoiles...- Tu m'énerves ! Je t'ai dis que j'allais changer ! Je ne joue pas ! Et quoi les étoiles ?! Parles pas de maman ! On en a jamais parlé, n'en parles pas !- Justement on en a jamais parlé ! Il serait peut-être temps de le faire ! Une marque. Je te dis de laisser une marque. Un pacte. Tu connais pas ?- Je connais. Et où tu veux en venir à la fin ?- Une marque sur ta peau comme sur la mienne. Un tatouage commun.- Si tu veux. Mais je ne suis pas prêt de te pardonner pour ce soir Jay ... Putain quelle nuit de merde.Je file récupérer mes cachés et jette tout aux toilettes, tirant la chasse d’eau jusqu’à ce que tout disparaisse.
- Ou tu veux qu'on le fasse ce tatouage ? Et que veux dire ce pacte précisément ...- Le poignet peut-être... Ce pacte est juste voeux de silence champion...Je grogne et sors de la salle de bain pour lui lancer la boîte de pilules vide dessus
- Arrête de me prendre pour un débile t'as compris ?! Tu arrêtes ! On fera cette putain d'étoile mais arrêtes.-Je t'emmerde... C'est tout. Je t'emmerde...*
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Le temps passe … Il passe trop vite. Après avoir déclaré la disparition de notre père, un flic flemmard a mit plus de quatre mois avant de commencer les recherches. Comme nous l’avions espéré, notre père ne fût jamais retrouvé et c’est avec un certain soulagement que nous avons commencé à vivre réellement. L’affaire close, nous nous sommes fait émancipés, la vie commence doucement à se redresser pour nous. Un soir, j’avais reçu l’info par des potes à moi, comme quoi un vieux hangar à l’ouest de la ville servirait de maison d’accueil pour une grosse soirée plutôt mouvementée. Jay s’en doutait, vu mes fréquentations, cette soirée risquait d’être plutôt alcoolisée et enfumée, mais bizarrement, ce petit donneur de leçons n’avait pas hésité longtemps avant de venir. Quel hypocrite … Une fois sur place, ce fut avec agacement que je constatais que, c’était soit une mauvaise blague, soit que j’avais mal compris le lieu de rendez-vous… Mais pas question de l’avouer à mon frère, cela lui ferait trop plaisir.
-Rappelle pourquoi on est là?-L'invitation.-L'invitation à quoi?-Une grosse soirée.-Je ne veux pas te paraître chiant frangin mais là il y a pas du tout de grosse soirée. Plutôt une sorte de hangar morbide qui résonne.-Nan sans blague. Tu veux une médaillé champion?-C'est pas si...Une porte claque et nous nous immobilisons sur place, l’air attentifs …
-Hey ?-Mais fermes la.-Faut bien savoir si il y a quelqu'un nan?-Chh...Bardant mon regard sur tout l’intérieur de cet endroit vide, je tombe sur une masse sombre, plutôt deux, qui semblent s’embrasser. Je hausse les épaules et m’apprête à partir ...
-Monsieur?Je lui lance un regard agacé. Je n’aime pas quand on se met en galère comme ça. L’étoile de mon poignet est là pour me rappeler d’éviter les situations épineuses…
-Putain. Nan mais sérieux apprends à la fermer !Posant les yeux sur le couple, je voulais d’abord m’excuser. Mais en voyant la substance pourpre qui coulait des lèvres de l’homme, je me suis aussitôt ravisé.
-Heu... Bro on va faire demi-tour tout de suite. On prend la porte maintenant. On tombe d’accord. Il est temps de filer à l’anglaise ! Ni une, ni deux, nous nous jetons sur la porte, lançant un œil en arrière pour vérifier que l’homme ne nous courrait pas après, mais il avait disparu.
- C'est pas possible de bouger aussi vite...- Fermes là et ouvres la porte !- Elle est fermée!- Force!Alors que je me passe les mains dans les cheveux avec crainte, Jay se fait tourner et plaqué à la porte sauvagement, la masse noir venant plonger ses dents sur la peau de Jay qui pousse un long cri de douleur… Le visage du cannibale est à se chier dessus de peur putain ! Ne réfléchissant plus, je galope jusqu’à un débris de bois, l’empoignant, je me jette sur lui et lui enfonce en plein milieu du dos. Le monstre hurle et disparait en un battement de cil. Ne perdant plus une seule seconde, je décide de faire le bourrin et attrape une lourde pierre, défonçant la serrure pour la faire sauter. Même si j’étais fort en crochetage, il n’y avait pas de temps à perdre, mon frère saignait …
-Un putain de vampire !-Oh te fous pas de ma gueule !-Je rigole pas Jay! Je lui ai enfoncé une planche en bois entre les omoplates, et bordel, Ta gorge ! On dirait une morsure de chien, t’as vu la taille des crocs ! C'est un vampire !J’enlève ma chemise rapidement et la donne à mon frère, l’appuyant contre sa gorge
-Ouais c'est ça... Et les loups ça existe. Comme les démons? Les sorciers? Tu te fous de moi?Que de vérités dans les paroles innocentes de se délirant … Et pourtant, ce n’est pas la première fois que je lui sauve la vie, mais bien la première fois que je voyais un truc pareil. Surement pas la dernière …
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Un baisé, deux baisés, être avec une jeune fille aussi belle que celle-ci n'était pas gênant pour moi, c'était même horriblement excitant. L'amenant sagement dans ma chambre, c'est avec un grand désir de conquête que j’entreprends de séduire plus franchement la jeune femme. Commençant à discuter un peu avec elle, c'est avec une phrase et un regard un peu étrange que je réagis, et la plaque soudainement au lit. Je l'ai vue ! Elle a essayé ! Depuis notre première rencontre avec le vampire du hangar, nous avons eus le temps de faire des recherches et de rencontrer d'autres cannibales au cœur de glace. Cette vipère venait d'essayer de m'hypnotiser, sans ma chaine de verveine autour du cou, jamais je ne l'aurais vu et serais peut-être déjà vidé de son sang. Je hurle alors, m'abritant à l’aide des draps pour cacher mon intimité :
- JAY ! Vampire !Quelques secondes après, mon frère entre, pieux de bois à la main :
-Ha la vache c'est dégueulasse... Tomber sur toi à poil ! L'enfer...Je me lève et m’éloigne du lit, enroulé du drap blanc.
- La ferme crétin ! Mais à ce moment, la vampire se met à pleurer, nous stoppant net tous les deux.
- N-n-non ! Pitié ! Ne ... Ne faites pas ça !- Heu... C'est nouveau les vampires émotifs ?Jay me tend un caleçon, que j’enfile aussitôt, presque immédiatement, jurant contre le vent.
- C'est nouveau les vampires filles aussi ! On a tué que trois gars pour l'instant ! D'où elle sort ! - Ce ... ce n'est pas ma faute ! O-on est pas tous sanglants ! Il y en a ... oui .... Mais pas moi ! Epargnez moi, je m'en vais, je ne viendrais plus jamais vous voir ! Lucas ... T-tu me connais ! J'échappe un long soupir et me frotte la nuque :
- On fait quoi là ...- C'est plein d'émotions ce que vous dites... Bon Lucas tu la connais mieux que moi je suppose ... Elle est méchante ? Violente ? Tu l'as déjà vu tenté faire du mal à quelqu’un ? - Non ! Elle est sympas, mais elle a voulu m'hypnotiser …- Je voulais juste un peu de sang ! Jamais te tuer ! Si j'avais vraiment ...vraiment voulu, je l'aurais fais dehors ! Pas chez toi avec ton frère en bas !- Ah, là elle marque un point ta vampire pleine d'amour... Bon bah j'ai pas l'habitude de les épargner mois les vampires... Mais je suppose qu'on peut pas s'en débarrasser si elle a rien fait... On la laisse partir? Vraiment!?- On n’est pas des criminels, mais des chasseurs ... Elle semble encore humaine ... Perso, je ne la tue pas.- Ouais, on ne la tue pas et puis comme ça si un jour l’envie lui prend de bouffer quelqu'un jusqu'à la mort on l'aura pas arrêté. Ça me va.- T'as qu'à le faire toi alors si t'es si avenant ! Mais à ces mots, la vampire éclate de nouveau en sanglot, enfonçant sa tête dans le coussin…
- Oh hé ! Qu'elle arrête de pleurer hein... Ça ne marche pas sur moi. Si je ne la tue pas c'est juste parce que j'ai confiance en toi Lucas. Elle reste en vie.- Mais ouai ... A d'autres ''petit frère''. Je viens doucement m’asseoir au bord du lit et regarde la jeune femme, toujours cachée derrière son coussin :
- Ok ... On te laisse partir ... J'ose espérer ne pas me tromper ...
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Ma respiration se fait lente, apaisée. Quel bonheur ! Une grâce matinée idéale. Cependant, un détail me titille ... Ouvrant lentement les yeux, c'est avec désolation et irritation, que je vois qu'il est horriblement tôt. Décidement, mon corps est un complexe que même l'utilisateur n'arrive pas toujours à comprendre. Abandonnant ma lutte pour rejoindre le sommeil, je décide de m'abandonner à quelque chose de plus lucratif. Quittant la maison sans bruit pour ne pas gêner l'aîné de la paire d'homme que nous sommes, j'enfile un sweet et disparais. Fuyant notre nid pour aller faire un peu de sport, courir, me défouler, faire du parcours - activité dont je suis plutôt friand. Commençant à grimper sur les toits, je m'élance. Oubliant tous, me vidant la tête. Mais c'est au moment où je m'arrête sur un toit, essouflé, que je me remets à penser. Nous ne sommes plus bien ici. Cette ville nous rappelle trop de choses. On doit partir, s'en aller ! Quitter ce troue minable pour s'offrir une nouvelle vie. Rentrant en trottinant, c'est après une bonne douche bien chaude que je me mets à fouiller un peu partout, voyant où déménager... C'est alors que je tombe sur une revue, un truc un peu bidon, un genre de canulard, qui parle d'une maison hantée dans la petite ville tranquille de Mystic Falls. Ne trouvant rien de plus intéressant, c'est avec la plus grande peine du monde que je bouge mes fesses du canapé pour me rendre dans la chambre de mon frère, le faire chier, le réveiller violement d'une douceur qui m'est propre ! Lui collant l'ordinateur sous le nez, il n'a d'autres choix que de regarder. Les cheveux en vrac, l'air d'incompréhension sur le visage, il marmonne d'une voix endormie :
- Et alors ? Tu crois encore aux fantomes ? Les maisons hantées c'est bon pour les mioches ...Je ris et le bouscule, quittant la chambre :
- On déménage !